A peine trois ans d'expérience professionnelle, son nom n'est plus à présenter dans la sphère de la photographie en Côte d'Ivoire. Photographe, créateur de vidéo, infographe ou encore pilote de drone, Abi Pierre Junior Sahue a collaboré avec de grands du show-biz ivoirien, particulièrement ceux de la musique.
Parmi ces figures, on peut citer des noms comme Josey, Roseline Layo (chanteuses ivoiriennes), Suspect 95, Fior de Bior, Elown (rappeurs ivoiriens), Alpha Blondi (reggae man ivoirien), Hiro (chanteur franco-congolais) ou Sidiki Diabaté (Chanteur malien).
Passionné de clichés, le jeune titulaire d'un Master en Sciences Économiques, option Économie de Développement, obtenu en 2019, est toujours resté plongé dans le monde de la photographie malgré "la volonté" de ses parents de le voir faire une carrière en économie.
"Au départ mon père n'a pas apprécié, mais aujourd'hui, il voit ce que cela me rapporte. Mais il rappelle toujours que j'ai un Master qui me servira à l'avenir", raconte Junior le sourire aux lèvres.
Chargé de l'infographie et de la photographie, responsable communication, concepteur d'affiches et monteur vidéos, ce sont des postes qu'il a occupés tout le long de son parcours universitaire à l'Institut Universitaire d'Abidjan (I.U.A.), avant d'obtenir un stage puis un Contrat a duré indéterminé (CDI) dans l'un des plus importants studios de photographie de la capitale.
"En marge de ce contrat, j'ai continué à me perfectionner dans la photo et j'ai obtenu un certificat professionnel de photographie en janvier 2021", explique le jeune de 27 ans.
Avec une grosse expérience, un carnet d'adresses important, un certificat et ses économies, l'homme de 1m80 décide de prendre son envol et devenir son propre "patron".
Après avoir "collaboré" avec d'autres acteurs du métier chez qui, il réalisait ses Shoots" pour ensuite faire la post-production dans son "appartement", Junior Sahué s'apprête à réaliser l'un de ses projets: celui d'aménager dans son studio personnel qui est "prêt à 95%". Le coût total d'investissement de ce studio équipé d'appareils de dernières générations s'élève à "dix millions" FCFA.
Nominé fin décembre 2021 dans la catégorie "Meilleur photographe" des African Talents Awards, où il a occupé la deuxième place, la figure montante de la photographie ivoirienne ne compte pas s'endormir sur ses lauriers. "Je vous réserve du lourd", prévient-il.
Si Junior Sahue pense que "le métier de photographe n'est pas vraiment considéré dans son pays", il ne manque pas de confirmer que c'est une activité qui "nourrit véritablement son homme".
"Mon plus gros cachet s'élève à six millions pour la couverture un évènement", révèle le photographe, confiant que la Côte d'Ivoire occupera dans les années à venir, une grande place dans le secteur de la photographie en Afrique, si les acteurs du métier cherchent à toujours se perfectionner, en plus de recevoir une bonne rémunération après les prestations.
HAROUNA OUATTARA
